Centre aquatique de Maurepas, Coignieres, Elancourt (CM du 15 février 2018 intervention de Maria Bolzinger)


CENTRE AQUATIQUE DE MAUREPAS, COIGNIERES, ELANCOURT (Intervention de Maria BOLZINGER (PCF), élue de Gauche, au Conseil municipal d’ELANCOURT du 15 février 2018)
C’est un sujet tout à fait essentiel, avec des attentes fortes des usagers, des familles et des enseignants.
En 1° lieu, je veux rappeler qu’une piscine, c’est avant tout un Service public qui se décline de plusieurs manières :
– l’acquisition par tous les élèves de la compétence « Savoir nager en sécurité » est une prescription de l’Education Nationale, or depuis 2015 et vraisemblablement jusqu’en 2021 au mieux, des générations entières d’élèves, à Elancourt, en sont privés. C’est une rupture d’égalité au sein du Service public qui pénalise tout particulièrement les enfants des milieux les plus défavorisés qui ne peuvent compter que sur l’école pour l’apprentissage de la natation.
– l’incitation, le soutien aux pratiques sportives, vecteur de prévention en matière de santé.
– un accès le plus large possible de tous les publics grâce à une politique tarifaire adaptée.
La délibération proposée énonce ces objectifs sur le papier, mais le choix d’une «Concession 100% privé» de l’équipement (cahier des charges, conception, construction puis exploitation/gestion), qui plus est sur une durée longue de 25 ans, le contredira dans les faits. La vocation commerciale et lucrative d’une entreprise privée ne pourra garantir une priorité aux missions de service public. En effet, à l’échelle des 50 000 habitants de nos 3 communes, les besoins sont très importants en termes de créneaux horaires et de lignes d’eau : plusieurs dizaines d’écoles, 5 collèges, 2 lycées ( établissements du 2d degré absents du rapport de présentation initial, je l’avais signalé lors de la Commission Consultative des Services Publics Locaux (CCSPL) du 18 janvier, mais qui ne doivent pas être oubliés même s’ils ne relèvent pas, strictement, de la compétence des communes) … à cela s’ ajoutent des associations et des clubs sportifs très actifs jusqu’à la date de la fermeture.
Ma 2° remarque porte sur l’aspect financier du projet : la délibération de « Concession » engage les 3 Communes auprès de l’entreprise privée pour une durée de 25 ans, sans qu’on ne connaisse à ce jour le volume des charges financières qui vont incomber à chaque commune. En définitive, au moment de voter cette délibération, sait- t- on quel sera le coût de cette piscine pour notre collectivité, chaque année, et au terme des 25 ans ?
Voilà pourquoi je voterai CONTRE les délibérations 1 (Concession) et 3 (désignation d’un Assistant à Maitrise d’Ouvrage).
Concernant la 2° délibération qui a trait à la concertation avec les usagers : lors de la CCSPL, j’étais également intervenue sur la nécessité de cette concertation, en particulier lors de la phase préliminaire de définition du cahier des charges, mais les modalités proposées restent très insuffisantes. C’est pourquoi, au-delà d’une simple réunion publique par commune comme cela est prévu, je fais la proposition que soit mis en place des Groupes de travail inter-communaux associant représentants des parents d’élèves, des enseignants et des associations concernées, ce qui permettrait une réflexion approfondie et dans la durée afin de prendre en compte les besoins pour répondre aux missions de Service public.
En raison des insuffisances de la concertation, mon vote sera en ABSTENTION sur la délibération n°2.
Au regard des enjeux de Service public et des coûts de construction et de gestion, la solution passait par la prise en charge des piscines à l’échelon de l’agglomération de SQY dans le cadre des «Intérêts Communautaires». Le renoncement de votre majorité sur cette question sera préjudiciable pour l’avenir, autant en termes de qualité de Service public que de coût de financement pour notre commune.
Si des progrès très importants ont été réalisés ces 40 dernières années en ce qui concerne l’acquisition de la natation, c’est grâce à un grand Plan «Piscines», mis en œuvre et financé sur fonds publics à partir des années 70. Aujourd’hui, on assiste à une régression, c’est un constat des enseignants d’EPS, qui va de pair avec un recul de l’investissement public.
La France est un pays riche, le département des Yvelines n’est pas le plus pauvre de France, SQY est une des agglomérations dont le PIB est le plus élevé : un territoire qui va accueillir les JO en 2024 a tout à fait les moyens, sur ses fonds publics, de financer la construction d’une piscine. Accueillir les JO, c’est aussi se doter des équipements sportifs pour le bien-être de tous, à commencer par une piscine qui fait défaut aux scolaires d’Elancourt.

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